Les 10 erreurs à éviter lors de la prise de médicaments : guide pratique pour votre sécurité
Selon l’OMS, les erreurs médicamenteuses touchent près d’un patient sur 10 dans le monde et représentent un enjeu majeur de santé publique. Que ce soit une mauvaise interprétation de la posologie, un oubli de prise ou une méconnaissance des interactions médicamenteuses, ces erreurs peuvent avoir des conséquences graves sur notre santé. Vous prenez régulièrement des médicaments ? Savez-vous que certains gestes quotidiens peuvent compromettre leur efficacité ou même présenter un danger ? Dans cet article, on vous présente les 10 erreurs les plus fréquentes à éviter pour garantir votre sécurité et l’efficacité de vos traitements.
Erreur n°1 : Ne pas respecter la posologie prescrite
Le non-respect de la posologie constitue l’une des erreurs médicamenteuses les plus répandues. Que ce soit en prenant plus de médicaments pour « accélérer » la guérison ou en arrêtant prématurément le traitement dès que les symptômes disparaissent, ces comportements peuvent être dangereux.
Respecter scrupuleusement la dose et la durée de traitement prescrites par votre médecin est essentiel pour la réussite thérapeutique et pour éviter les effets indésirables.
La posologie est établie en fonction de nombreux paramètres comme votre âge, votre poids, vos antécédents médicaux et la nature de votre pathologie. Si vous avez des doutes sur la façon de prendre votre traitement, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre pharmacien.
Erreur n°2 : Ignorer les interactions médicamenteuses
Les interactions médicamenteuses surviennent lorsque plusieurs médicaments pris ensemble modifient leurs effets respectifs.
Les types d’interactions médicamenteuses à connaître
- Renforcement de l’effet d’un médicament (potentialisation)
- Diminution de l’efficacité (antagonisme)
- Apparition d’effets indésirables nouveaux
Ces interactions ne concernent pas uniquement les médicaments prescrits par le médecin, mais aussi les médicaments en vente libre, les compléments alimentaires et certains aliments.
| Type de substance | Exemples d’interactions fréquentes |
|---|---|
| Aliments | Pamplemousse + certains antihistaminiques, antibiotiques ou statines |
| Compléments | Millepertuis + contraceptifs oraux ou antidépresseurs |
| Médicaments sans ordonnance | Aspirine + anticoagulants |
Pour éviter ces dangers, on vous recommande de toujours informer votre médecin et pharmacien de tous les produits que vous prenez, y compris les vitamines et compléments alimentaires comme les probiotiques.
Erreur n°3 : Prendre des médicaments avec des boissons inappropriées
L’eau plate à température ambiante reste la boisson idéale pour avaler vos médicaments. Pourtant, nombreux sont ceux qui utilisent d’autres boissons, ignorant les conséquences possibles.
Les boissons à éviter avec les médicaments
- Jus de pamplemousse : Inhibe l’enzyme CYP3A4 qui métabolise de nombreux médicaments
- Boissons alcoolisées : Modifient le métabolisme et potentialisent certains effets indésirables
- Boissons chaudes : Peuvent dégrader certains principes actifs
- Boissons lactées : Le calcium peut diminuer l’absorption de certains antibiotiques
Un grand verre d’eau plate est toujours le meilleur choix pour prendre vos médicaments, sauf indication contraire de votre médecin ou pharmacien.
Erreur n°4 : Couper ou écraser les comprimés sans avis médical
Face à des difficultés pour avaler, certains patients coupent, écrasent ou ouvrent leurs médicaments. Cette pratique peut être dangereuse dans certains cas.
Les formes galéniques à libération modifiée (comprimés LP, LM, CR) sont conçues pour libérer progressivement le principe actif. Les couper ou les écraser peut entraîner :
– Une libération trop rapide du principe actif (surdosage)
– Une irritation de l’estomac pour les médicaments gastro-résistants
– Une perte d’efficacité
Si vous avez des difficultés à avaler vos médicaments, on vous recommande de consulter votre médecin qui pourra vous prescrire des formes alternatives comme des solutions buvables, des sachets ou des comprimés orodispersibles.
Erreur n°5 : Négliger les conditions de conservation
Une conservation inadaptée peut altérer l’efficacité des médicaments et, dans certains cas, les rendre nocifs.
Les règles de base pour bien conserver vos médicaments
- Respecter les conditions de température indiquées sur la boîte
- Protéger de l’humidité (éviter la salle de bain)
- Conserver à l’abri de la lumière directe
- Garder dans l’emballage d’origine avec la notice
- Vérifier la date de péremption avant utilisation
Certains médicaments nécessitent une conservation au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C), comme certains collyres après ouverture ou des préparations probiotiques. D’autres peuvent perdre rapidement leur efficacité après ouverture.
| Type de médicament | Durée de conservation après ouverture |
|---|---|
| Collyres | Généralement 15 à 30 jours |
| Sirops | 6 mois à 1 an selon les produits |
| Solutions buvables | Variable, à vérifier sur la notice |
Erreur n°6 : Associer médicaments et plantes médicinales sans précaution
Les remèdes naturels ne sont pas dénués d’effets sur l’organisme et peuvent interagir avec les médicaments conventionnels.
De nombreuses personnes cherchant à renforcer leur système immunitaire naturellement ou à soulager naturellement leurs douleurs articulaires combinent traitements médicamenteux et plantes médicinales, parfois avec des conséquences inattendues.
Exemples d’interactions plantes-médicaments
- Millepertuis : réduit l’efficacité de nombreux médicaments (contraceptifs, antidépresseurs, immunosuppresseurs)
- Ginkgo biloba : augmente le risque hémorragique avec les anticoagulants
- Réglisse : peut diminuer l’effet des antihypertenseurs
- Valériane : potentialise l’effet des somnifères et anxiolytiques
Avant d’associer des plantes médicinales à vos traitements médicamenteux, consultez toujours un professionnel de santé pour éviter des interactions dangereuses.
Erreur n°7 : Oublier de signaler ses allergies
Ne pas mentionner ses allergies à son médecin ou son pharmacien peut avoir des conséquences graves. Les allergies médicamenteuses peuvent être croisées (réactions à des molécules de structure similaire) et il est essentiel de les signaler.
Lors de chaque consultation ou visite à la pharmacie, pensez à mentionner :
– Vos antécédents d’allergies médicamenteuses
– Les symptômes précis que vous avez ressentis
– Les circonstances d’apparition de l’allergie
Cette vigilance est particulièrement importante si vous consultez plusieurs professionnels de santé ou fréquentez différentes pharmacies.
Erreur n°8 : Reprendre une ancienne prescription pour un nouveau symptôme
L’automédication avec d’anciens médicaments présente plusieurs risques :
- Traitement inadapté à la nouvelle pathologie
- Médicaments périmés ou mal conservés
- Masquage de symptômes pouvant retarder un diagnostic
- Développement de résistances (notamment avec les antibiotiques)
Chaque symptôme mérite une évaluation médicale appropriée. Un même symptôme peut correspondre à des pathologies différentes nécessitant des traitements spécifiques.
Pour gérer vos médicaments, on vous recommande de faire régulièrement le tri dans votre armoire à pharmacie et de rapporter les médicaments non utilisés ou périmés à votre pharmacie.
Erreur n°9 : Négliger les précautions liées à certains médicaments
Certains médicaments nécessitent des précautions particulières durant le traitement, comme éviter l’exposition au soleil ou s’abstenir de conduire.
| Type de médicament | Précautions à prendre |
|---|---|
| Antibiotiques de la famille des quinolones | Éviter l’exposition au soleil (photosensibilisation) |
| Certains antihistaminiques | Prudence en conduisant (somnolence) |
| Statines | Signaler rapidement douleurs ou faiblesse musculaire |
| AINS (anti-inflammatoires) | Prendre au cours d’un repas pour protéger l’estomac |
Ces précautions ne sont pas optionnelles mais font partie intégrante du traitement pour garantir votre sécurité.
Erreur n°10 : Mal organiser ses prises médicamenteuses
Pour les personnes suivant plusieurs traitements, une mauvaise organisation peut entraîner des oublis ou des erreurs de prise.
Solutions pour mieux gérer vos prises de médicaments
- Utiliser un pilulier hebdomadaire pour préparer vos médicaments
- Établir un planning écrit des prises
- Programmer des alarmes sur votre téléphone
- Associer les prises à des moments fixes de la journée (repas, brossage des dents)
- Demander l’aide d’un proche ou d’un professionnel si nécessaire
Cette organisation est particulièrement importante pour les traitements chroniques dont l’efficacité dépend de la régularité des prises.
| Erreur médicamenteuse | Conséquence possible | Solution préventive |
|---|---|---|
| Non-respect de la posologie | Inefficacité ou toxicité | Suivre strictement l’ordonnance |
| Ignorer les interactions | Effets indésirables graves | Informer tous vos soignants de vos traitements |
| Mauvaise boisson | Absorption modifiée | Privilégier l’eau plate |
| Écraser les comprimés | Surdosage/inefficacité | Demander une forme galénique adaptée |
| Conservation inappropriée | Perte d’efficacité | Respecter les conditions indiquées |
La sécurité médicamenteuse n’est pas une option mais une nécessité. En évitant ces 10 erreurs courantes, vous participez activement à la réussite de votre traitement et protégez votre santé.


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